Cette expression du Sentier me rappelle que l’humanité entière, toutes races et religions confondues, est confrontée depuis son origine à un problème autrement plus important que le nucléaire, la libération de la femme ou le sexe des anges. Depuis toujours, l’humanité est en guerre contre le poil.
Au paléolithique, l’Homo Erectus était couvert de poils. Il y a 5000 ans, cette pilosité abondante avait sa raison d’être. Dans sa grande logique, Dame Nature avait pensé que le nylon n’ayant pas encore été inventé, il fallait bien réchauffer un peu les humains dont elle avait, sans discernement aucun, parsemé la planète. Il est vrai que le climat d’alors ne se prêtait pas vraiment à des ballades printanières et que, mis à part les mammouths, les ours polaires et quelques aurochs égarés, le reste de la planète se les gelait grave. A l’exception de certains mammouths appelés mammouths laineux qui étaient mieux équipés que les autres et qui seraient les ancêtres des moutons shetlands. C’est du moins ce qu’affirment les fermiers écossais qui n’en sont pas à un kilt prêt.
Toute cette population était donc velue et vous ne le croirez jamais, mais si en ce temps-là, les femmes ne se baladaient pas à poil, elles se promenaient déjà topless! Ce n’était pas pour faire admirer leur prothèses mammaires, mais simplement parce que Lejaby était déjà en faillite. Plus elles étaient poilues, plus elles étaient chaudes. On me dit que c’est toujours le cas aujourd’hui, mais n’ayant aucune portugaise dans mes relations proches, je ne peux confirmer.
L’histoire est riche en pubescents.
Dans la mythologie grecque, Dieux et Héros portent la barbe. Dans l’Empire romain du IIème siècle et l’Empire Byzantin, on est barbu ou l’on n’est pas. Les hommes du moins….
La protohistoire est remplie de peuples poilants, mais guère amusants: Gaulois, Celtes, Germains, Berbères, Arvernes et autres habitants de la civilisation de La Tène. Les Gaulois sont restés célèbres non seulement parce ce qu’ils ont inventé le tonneau, mais surtout à cause de leurs moustaches et chevelures abondantes en ces temps où les peuples cultivés faisaient l’apologie du glabre. Le Moyen-âge en Europe privilégie la barbe, signe de sagesse et comme Gilette n’en est qu’à son premier rasoir à 1 lame, cela perdure jusqu’au XIIème siècle. Du XIIème au XVème siècle, la barbe continue à avoir ses adeptes, mais devient moins fournie. La Russie des Tsars, prise à rebrousse poil, impose la barbe. Ensuite, la pilosité disparaît quasiment jusqu’au Second Empire. Pour les hommes du moins….
Le XIXème siècle la remet socialement à la mode et en 1914, les poilus, braves à trois poils, passent à un poil prés de se faire tondre par les armées allemandes. Les GI’s américains de 1944 eux sont glabres, mais tombent pile-poil au moment où les passepoils de nos armées se font raser une fois encore. Nous reprenons du poil de la bête, les allemands se font des cheveux et finissent par se faire crêper. Les hippies hirsutes des années 70, bien qu’ayant un sérieux poil dans la main, redonnent aux cheveux longs leur place dans l’histoire. Les talibans d’aujourd’hui ont remis la barbe au goût du jour et fait connaître le cachemire autrement que par les pulls. Ils donnent du poil à gratter au reste de la civilisation au risque de se faire tomber sur le poil. Curieusement, on peut noter que tous les dictateurs et despotes de la planète ont un jour ou l’autre porté la moustache ou la barbe. On peut citer Gengis khan, Kubilaï, Hitler, Staline, Pinochet, Franco, Mao, Kadhafi, Bokassa, Duvalier, Castro, Mussolini, Mobutu, Amin Dada, Khomeiny et autres tyrans de tout poil. Sans être dictateur, Dali est l’exemple même du type au poil!
De nos jours, les éphèbes sont imberbes et les femmes s’épilent. Ou face. Les rasoirs ont 6 lames en attendant mieux, les mousses tachent les fourrures, les crèmes barbent tout le monde et on se crêpe le chignon un peu partout. Comme tout cela me rase un peu, je pars chez mon coiffeur.
Bonne coupe!
