Faire l’unanimité de nos jours est une gageure, mais s’il y a une notion qui fait l’unanimité, c’est le fait que les assurances et les banques sont des voleurs. Je l’écris en petit pour ne pas attirer leur attention.
Soyons clairs, je ne dis pas que ces gens sont malhonnêtes, car je tiens beaucoup à l’estime de ces amis précieux, je ne fais que refléter simplement l’avis général.
Mouvement perpétuel
Les banquiers sont des gens intelligents qui arrivent à faire travailler (eux ne travaillant pas) l’argent qui ne leur appartient pas. Au début de l’histoire, il ne s’agissait que de le mettre en sûreté :
« Confiez moi votre argent, il sera plus en sécurité au fond de mes coffres que chez vous et en plus, vous pourrez l’utiliser quand vous voudrez. » Merci, vous êtes trop bon !
Ensuite, ils ont commencé à prêter de l’argent à des gens qui en avait déjà, donc qui n’en avait aucunement besoin et qui ne leur demandaient rien :
« Tenez ! Prenez ça, vous allez en gagner encore plus et je vous le prête à un taux qui va vous faire rire. Au début du moins. »
Comme cela ne leur suffisait pas, ils ont agrandi leur clientèle avec une idée géniale, prêter de l’argent à des gens qui n’en ont pas ! On prend des individus dans le besoin et on leur donne une grosse somme avec des intérêts suffisamment élevés pour qu’ils n’arrivent pas à les payer. Puis on leur octroie gentiment un deuxième prêt qui règle uniquement les intérêts du premier, bien sûr avec de nouveaux intérêts qu’ils n’arriveront pas plus à rembourser que les premiers. Plus on leur donne de l’argent, plus ces gens deviennent pauvres, ce qui est un comble, et ils restent de facto des clients éternels de la banque.
On peut dire que les banquiers ont inventé le mouvement perpétuel ! Arriver à faire fortune avec des gens qui n’ont pas d’argent en se présentant comme des bienfaiteurs, il faut bien reconnaître que c’était très fort !
Mais pas suffisant car par définition, les pauvres ne rapportent pas beaucoup. Il leur fallait encore étendre leur clientèle. Alors, ils ont créé des comptes spéciaux ouverts à chaque tranche de la population. Il existe depuis des comptes ‘’jeunes’’ pour des ados qui n’ont pas de revenus ou plutôt qui ont ceux de leurs parents. Mieux, pour ceux qui n’ont pas de parents ou dont les parents ont déjà été ruinés par leur banque, on leur ouvre un compte où la banque leur dépose une petite (très petite) somme destinée à les faire entrer dans l’engrenage. S’il existe des comptes ‘’jeunes’’, il doit forcément exister des comptes ’’vieux’’ ! Attention ! En marketing, on ne doit pas dire vieux, on appelle donc ces comptes ‘’quinquas’’, ‘’seniors’’ ou ‘’3éme âge’’ ce qui est nettement plus ‘’politiquement correct’’.
Bizarrement, ces derniers comptes sont automatiquement couplés avec une assurance décès et pas avec une assurance vie ! Pas fous les banquiers. Vu l’état dans lequel vous finissez, cela serait plutôt une assurance déchet ! Il y a bien sûr une foule d’autres comptes style ‘’jeunes mariés’’, ‘’ados’’, ‘’étudiants’’, ‘’fauchés’’ ou que sais-je encore. On attend sous peu les comptes ’S.d.f.’’, ‘’R.M.I.’’ (grande possibilité de développement), ‘’homos’’ (idem) ou encore ‘’gagnants au loto’’ (pas beaucoup d’avenir celui-ci). Si cela continue, ils nous créeront ‘‘prénatal’’ ou ‘’post-mortem’’, les comptes qui travaillent pour vous même si vous n’êtes pas encore (ou plus) là.
Aujourd’hui, il faut être riches pour emprunter car les garanties demandées sont tellement élevées que si vous les avez, vous êtes suffisamment aisé pour ne plus avoir besoin de prêt !! Rares sont les personnes à être en bon terme avec leurs banquiers pour deux raisons : ou il vous a refusé de l’argent ou il vous en a prêté. Dans les deux cas, vous lui en voulez pour ce que cela vous coûte.
D’ailleurs, le terme banquer qui veut dire payer douloureusement (on paye 20% comptant et le reste en colère) est passé dans le langage courant. Le credo du banquier, est : « Au nom du pèze, du fric et du saint bénéfice, ramène. » Et quand il a fini de tirer de vous la substantifique moelle, vous ne valez même plus les quatre planches dans lesquelles vous finirez.
Eventualité sauf
La deuxième corporation à soulever l’ire des foules est l’assurance. Les assureurs sont peut-être encore plus forts que les banquiers. D’abord parce qu’ils ont réussi à rendre l’assurance volontaire obligatoire, ensuite parce qu’ils vous font payer pour des accidents éventuels qui, au moment où vous signez, n’existent pas. Ils vous vendent seulement l’idée que vous allez être cambriolé, renversés par une voiture ou que votre maison va éventuellement brûler, alors que vous êtes tranquillement assis dans votre salon provisoirement intact. Je me souviens qu’au temps où j’habitais Paris au 3éme étage d’un immeuble du XIIIéme arrondissement, je me suis vu obligé de prendre une assurance inondation. J’ai objecté au courtier que lorsque la Seine atteindrait mon 3éme étage, je crois qu’il y a longtemps que je n’aurais plus de problèmes d’assurance. Il m’a fait remarqué que le terme inondation correspondait également à une rupture de canalisation du voisin du dessus, éventuellement. Je lui ai répondu qu’éventuellement, il faudrait que le propriétaire envisage de construire puisque j’habitais au dernier étage. Cela l’a laissé perplexe quelques secondes, mais nullement décontenancé, il m’a affirmé que c’était certainement prévu quelque part dans un avenant à souscrire, éventuellement.
Les assureurs adorent vous assurer tant que vous n’avez pas d’accident. D’ailleurs, ils ne parlent pas d’accidents mais de sinistre, cela vous met tout de suite dans l’ambiance. Et si vous changez de compagnie après un sinistre, vous n’êtes pas rassurés, mais réassurés, nuance…. Remarquez bien que lorsque vous signez votre contrat, on vous garantie que l’assurance que vous souscrivez vous protége de tout ce qui peut vous arriver, éventuellement bien sûr. C’est faux ! Je ne dis pas que les assureurs sont des menteurs, quoique à bien y réfléchir….Non, pour les risques classiques vol, incendie, dégâts de eaux, vous serez couverts bien entendu. Pour le reste, il faut prendre des avenants qui peuvent vous garantir pour à peu prés tout ce que vous pouvez imaginer. Des stars assurent leur poitrine ou leurs jambes, d’autres leur voix ou leur mémoire. Vous pouvez vous assurer contre l’infidélité de votre conjoint, la méchanceté de votre belle-mère, les ongles incarnés, l’effondrement de votre literie, l’invasion des termites (cher), des martiens (très cher) ou les notes de votre fils (hors de prix).
Tout vous dis-je, sauf………. sauf ce que vous n’aurez pas lu ! Vous aurez beau signer tous les papiers possibles, le jour où votre idiot de chien aura bouffé le vison de la voisine, vous vous apercevrez que vous auriez dû lire les petits caractères verticaux au bord de la 14éme page de votre contrat qui stipulaient en lettres minuscules que vous n’étiez absolument pas couvert justement pour ce genre de risque. Il faut dire aussi que la voisine vous emm…..e à se promener toute nue sous son vison au milieu de son jardin et devant votre imbécile de mari qui ricane bêtement. Et qui si votre loulou adoré lui a sauté dessus, c’est que vous l’avez jeté de force par-dessus la barrière. Mais quand même, en cas de sinistre éventuel, vous n’êtes jamais couverts par le bon article. La seule chose qui n’est pas éventuelle dans l’histoire, c’est votre prime. Ultime précision : vous ne pourrez pas vous assurez contre votre banquier. Je le sais, j’ai essayé.
Hallucinant le nombre de risques pour lesquels les gens ne s’assurent pas ! Les sondages disent que 96% des accidents déclarés sont idiots et le reste inévitables. J’ai une certaine tendance à ne pas croire les sondages, car je ne sais pas en ce qui vous concerne, mais personnellement je n’ai jamais été sondé. Quand je vois le nombre de sondage dont le panel retenu prétend représenter tous les français, je ne peux en déduire que deux choses : ou je ne suis pas français ou bien mon avis n’intéresse personne. Alors, pourquoi m’en soucier ?
Dernièrement, je me suis rendu chez mon banquier qui m’a très aimablement reçu, ce qui est la moindre des choses vu le montant exorbitant des intérêts que je lui abandonne, mais qui a non moins aimablement opposé une fin de non recevoir à ma demande de prêt pourtant modeste. Tout cela sous le fallacieux prétexte que je refusais de prendre une assurance optionnelle en disant qu’un voleur cela suffisait.
En plus d’être tout ce qui précède, ces gens-là ont un autre défaut : ils ne supportent pas la vérité !